Soft skills et recrutement : « Aucun diplôme ne peut traduire toute la richesse de ce que la vie nous apprend »

Recrutement inclusif, matching plus efficace et image de marque : les soft skills représentent un véritable enjeu de développement durable pour les entreprises. Bérénice Mey, cheffe de projet relations entreprises chez Jobready, nous explique l’intérêt d’intégrer ces compétences clés au sein de l’entreprise.

Pourquoi les entreprises s’intéressent-elles de plus en plus aux soft skills ?

Désormais, les compétences techniques ont une durée de vie limitée : 5 ans, contre 20 ans dans les années 80 selon l’OCDE. C’est pourquoi il devient nécessaire de s’appuyer sur d’autres compétences plus durables. Elles sont donc devenues des éléments clés au moment du recrutement. Selon une étude menée par Pôle Emploi, 60 % des recruteurs interrogés estiment que les soft skills sont plus importantes que les compétences techniques au moment de la sélection finale d’un candidat. Par ailleurs, un sondage Viavoice réalisé en 2022 révèle que 75 % des recruteurs pensent qu’une meilleure prise en compte des soft skills leur permettrait d’apporter davantage de diversité et d’inclusion dans leur entreprise.

Concrètement, quelle est la plus-value pour les entreprises ?

De nombreuses entreprises se retrouvent sur un marché du recrutement en tension. Les soft skills sont un bon moyen d’identifier les talents en se basant sur une approche alternative permettant aux candidats aux parcours moins linéaires ou aux expériences multiples de se faire comprendre. Le premier bénéfice pour les entreprises, c’est donc d’ouvrir leur vivier de talents à de nouveaux profils. Aucun diplôme ne peut traduire toute la richesse de ce que la vie nous apprend. En s’ouvrant à d’autres candidats, cela leur permet aussi d’alimenter leur politique RSE, diversité et inclusion.

Ensuite, les soft skills sont idéales pour développer leur attractivité auprès des talents. Mentionner les soft skills dans une offre d’emploi illustre sa volonté de recruter différemment et donc renvoie une image de structure engagée, qui prête attention aux compétences humaines et à leur développement. Donc, une entreprise où il fait supposément bon travailler.

Enfin, les compétences transversales sont un bon moyen pour sécuriser leur recrutement. Aujourd’hui, 89 % des managers estiment qu’une rupture de période d’essai est liée à une mauvaise prise en compte des soft skills. Pourquoi ? Parce qu’elles garantissent une meilleure correspondance entre le poste et le candidat. La sélection est mieux préparée et ciblée, il y a moins d’incompréhension durant la période d’essai. Le manager connaît mieux son candidat ce qui facilite son intégration à l’équipe. Le candidat quant à lui sait précisément ce qui est attendu de lui, il a donc une adaptation plus rapide.

Comment les entreprises peuvent-elles être plus performantes pour identifier ces soft skills ?

Selon une étude réalisée avec Viavoice, 65 % des recruteurs déclarent manquer d’outils pour identifier et évaluer les soft skills. Avec Jobready, nous avons donc développé un volet spécifique pour accompagner les entreprises. Nous réalisons des conférences et des ateliers auprès des managers pour les aider à prendre en compte ces compétences au moment du recrutement, puis dans leur management. Lors des ateliers, par exemple, nous leur donnons des conseils concrets pour qu’ils puissent cartographier les soft skills déjà présentes dans leurs équipes et identifier celles manquantes pour apporter de la complémentarité.

Nous les aidons également à travailler leurs descriptifs de fiche de poste afin de traduire les missions attendues en soft skills. Nous leur donnons des outils pour évaluer les compétences transversales en entretien, les identifier dans le CV, interroger un candidat sur les soft skills développés lors d’expériences professionnelles et extra-professionnelles. Nos actions sont inscrites dans une démarche d’égalité des chances. Nous menons donc un travail de sensibilisation pour changer les pratiques de façon systémique et permettre à nos jeunes d’accéder plus facilement à des emplois.

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